Paysandisia archon, le papillon "tueur" de palmiers...
Posté : 22 avr. 2010, 05:28
Bonjour tout le monde,
Voici une note informative sur le Paysandisia archon, vous pouvez la télécharger également ici => http://fousdepalmiers.fr/blog/?page_id=724
Paysandisia archon : Le papillon "tueur" de palmiers.
Son origine : Le papillon originaire d’Amérique du Sud «Paysandisia archon» menace très fortement le patrimoine des paysages urbains de nos régions, sa larve dévore le cœur des Palmiers, entraînant à terme leur mort inéluctable. L’introduction du papillon en Europe a commencé via l’Espagne au début des années 1990 suite à l’importation de palmiers en provenance d’Argentine (Butia, Trithrinax), et s’est étendue à la France et à l’Italie à la fin de la décennie 90. Le Paysandisia archon n’est nullement considéré comme un ravageur dans sa zone d’origine, mais son introduction en Europe entraîne des dégâts considérables sur plusieurs espèces de Palmiers. Ce n’est pas le papillon qui s’est déplacé pour contaminer toute la façade méditerranéenne, ce sont les déplacements incontrôlés de palmiers infestés entre pays et départements ainsi que localement, grâce aux capacités du papillon à voler sur plusieurs kilomètres qui ont organisé cette catastrophe.
Son cycle de vie : En règle générale les adultes apparaissent de mi-mai à fin septembre. Les émergences se produisent entre 8h et 12h, exceptionnellement en soirée. Les adultes volent aux heures les plus chaudes entre 11h et 17h. Les papillons ne se nourrissent pas pendant toute la durée de leur vie, d’où leur relative discrétion et la taille conséquente des chenilles. Ces dernières emmagasinent en effet d’importantes réserves qui permettent d’assurer la vie des adultes qui dure en moyenne 2 semaines pour les femelles et 3 pour les mâles. Le vol des adultes peut être puissant (jusqu’à 20m/s). Les mâles sont territoriaux et patrouillent lors d’intrusions en revenant toujours au même endroit. L’accouplement dure généralement plus de 1⁄2 h et permettra de féconder les 140 œufs contenus dans l’abdomen des femelles. Une fois fécondée, la femelle de Paysandisia archon dépose ses œufs dans les fibres du palmier près de la couronne ou à la base des rachis. Les œufs qui mesurent en moyenne 4,7 mm de long et 1,6 mm de large, ressemblent à des graines de cumin possédant de 6 à 8 côtes. Déposés de mi-juin à mi-octobre, les œufs fécondés sont roses alors que les non fécondés sont blancs. Ils mettront de 12 à 14 jours en moyenne à éclore. Les jeunes larves pénètrent rapidement dans les tissus du palmier, creusant des galeries, majoritairement longitudinales, de 20 à 30 cm de long en moyenne. Les larves sont lucifuges, endophages et parfois cannibales. Neuf stades larvaires et parfois moins, suivant les conditions sont nécessaires pour atteindre l’émergence du papillon. Les chenilles passent d’une longueur de 0.7 cm à 9 cm en un cycle qui peut durer en moyenne 10,5 mois lors d’une ponte d’été, et un cycle annuel à 18,5 mois lors d’une ponte d’automne et un cycle bisannuel. Tous les stades larvaires, et uniquement ceux-ci, peuvent passer soit l’hiver en léthargie soit une seconde saison dans le palmier (cycle bisannuel), sachant cependant que ni les œufs ni la chrysalide ne résistent à l’hiver.
Ses prédateurs naturels : Dans son pays d’origine le Paysandisia archon est très rare et ne nécessite pas de mesure de protection particulière. Il ne possède pas en Europe d’ennemis naturels spécialisés, même si pies, hérissons, chats et surtout fourmis effectuent quelques prélèvements.
Ses hôtes : C’est en premier lieu les Trachycarpus (palmier de Chine) et les Chamærops (palmier nain) qui sont le plus souvent les cibles visitées par le Paysandisia, offrant par la présence de fibres, un abri de choix pour les œufs. Sans traitement c’est la fin du sujet. Mais plus sournoisement les Phœnix, les Butias, Braheas et Washingtonias peuvent abriter des colonies extrêmement importantes de larves, et ne présenter que très peu de symptômes de l’attaque. Sur un gros phœnix par exemple le développement complet d’une larve peut se passer dans une seule palme et ne pas poser de problème sur l’hôte,mais sur un Trachycarpus, une première contamination peut le détruire en une seule année, les larves s’attaquant très rapidement au cœur du palmier peuvent détruire irrémédiablement le méristème.
Les symptômes : Les symptômes d’une attaque par P. archon sont en général très caractéristiques et assez faciles à diagnostiquer.
NB : La présence des différents symptômes listés ci-dessous n’est parfois pas simultanée, des palmiers peuvent n’avoir que des sciures et pas de symptômes foliaires, la présence de sciures fraîches (brun clair) est la signature la plus sûre de la présence de P. archon. Certains palmiers présentant des symptômes foliaires peuvent, également, ne pas montrer de symptômes ultérieurs, la larve ayant probablement disparu.
1- Présence de feuilles en émergence perforées en ligne, grignotées ou desséchées.
2- Nanification de la couronne, les limbes des feuilles émergentes s’ouvrent et s’étalent mais sans croissance des pétioles.
3- Présence de sciures brunes (déjections) en paquet et/ou en ruban sur les rachis (pétioles), sur le stipe (tronc) ou parfois sur les feuilles en émergence.
4- Déformation et croissance oblique du stipe.
5- Présence d’exuvies de chrysalides sur le stipe ou à terre autour du palmier.
6- Présence de galeries lors d’une coupe transversale du stipe.
7- Bruit, audible facilement dans le tronc, à l’automne et au printemps, caractéristique des larves qui en s’alimentant sectionnent les fibres internes du palmier.
Les méthodes de lutte autorisées :
1- Contrôle mécanique (ensachage, glu).
Il existe une glu, crée par JB Peltier à l’INRA de Montpellier, qui devrait bientôt être commercialisée (certainement au printemps 2010) et qui peut être très utile en préventif.
2- Lutte chimique (insecticides et répulsifs).
Pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) d’un insecticide contre le Paysandisia archon.
3- Lutte biologique (champignons).
Beauveria bassiana : La difficulté est de se le procurer : un seul producteur de cette souche de champignon et normalement, il est réservé seulement aux professionnels.
Comment faire ?
NB : N’importe quel insecticide peut permettre de supprimer le papillon à l’état larvaire. Il suffit de renouveler les applications tous les 3 jours au début du traitement (pendant 15 jours) puis de recommencer le traitement toute les 15 jours pendant la haute saison (juin/sept). Il est bien sûr obligatoire dans ce cas de supprimer toutes les inflorescences au cours de ce traitement. Le traitement peut se préparer dans des bouteilles plastique de 1.5 litres. Ne pas dépasser la dose maximum prescrite pour ne pas brûler le cœur. Il vaut mieux rajouter au mélange une cuillère à café de fongicide pour éviter la pourriture du cœur. La composition est à faire pénétrer délicatement entre les palmes centrales qui sont en train de sortir du cœur. Il faut écarter ces feuilles centrales, et les remuer pour bien faire couler le produit directement vers le centre du palmier. S’arrêter dès la saturation (quand cela commence à couler sur l’extérieur).
L’heure est grave !
Il ne faut pas rester isolé contre cette invasion, sinon nous allons vers une disparition totale du Palmier, l’année 2009 a été désastreuse concernant le papillon dans le Gard et l’Hérault. La lutte doit intégrer tous les propriétaires de palmiers, du quartier, du village et des villes. Il faut faire régulièrement l’inspection des grands palmiers que vous connaissez, mais attention autour d’un premier palmier détecté d’autres palmiers infestés encore non détectables peuvent se trouver contaminés. L’année 2010 risque d’être catastrophique. Ce n’est pas en protégeant et en traitant seulement ses propres palmiers que l’on échappera à la contamination et que l’on évitera l’extension des dégâts. Le papillon reviendra toujours chez vous depuis le voisin. La destruction est, bien sûr, nécessaire quand l’état du palmier ne permet pas d’espérer un rétablissement, il faut dans ce cas prévenir le FREDON, et/ou les services municipaux. Les déchetteries sont quelques fois des vecteurs de propagation, il suffit d’informer les personnes responsables du lieu pour qu’elles puissent inspecter les apports de palmes coupées.
De plus ce papillon va malheureusement préparer ainsi le lit du Charançon rouge (Rhynchoforus ferrugineus) un autre ravageur qui a déjà largement attaqué la côte d’azur.
Contacts : Association «Fous de Palmiers» (loi 1901) BP 600 – 83411 Hyères-les-Palmiers Cedex
Site Internet : http://www.fousdepalmiers.fr
e-mail : Sauver.les.Palmiers@Gmail.com
Voici une note informative sur le Paysandisia archon, vous pouvez la télécharger également ici => http://fousdepalmiers.fr/blog/?page_id=724
Paysandisia archon : Le papillon "tueur" de palmiers.
Son origine : Le papillon originaire d’Amérique du Sud «Paysandisia archon» menace très fortement le patrimoine des paysages urbains de nos régions, sa larve dévore le cœur des Palmiers, entraînant à terme leur mort inéluctable. L’introduction du papillon en Europe a commencé via l’Espagne au début des années 1990 suite à l’importation de palmiers en provenance d’Argentine (Butia, Trithrinax), et s’est étendue à la France et à l’Italie à la fin de la décennie 90. Le Paysandisia archon n’est nullement considéré comme un ravageur dans sa zone d’origine, mais son introduction en Europe entraîne des dégâts considérables sur plusieurs espèces de Palmiers. Ce n’est pas le papillon qui s’est déplacé pour contaminer toute la façade méditerranéenne, ce sont les déplacements incontrôlés de palmiers infestés entre pays et départements ainsi que localement, grâce aux capacités du papillon à voler sur plusieurs kilomètres qui ont organisé cette catastrophe.
Son cycle de vie : En règle générale les adultes apparaissent de mi-mai à fin septembre. Les émergences se produisent entre 8h et 12h, exceptionnellement en soirée. Les adultes volent aux heures les plus chaudes entre 11h et 17h. Les papillons ne se nourrissent pas pendant toute la durée de leur vie, d’où leur relative discrétion et la taille conséquente des chenilles. Ces dernières emmagasinent en effet d’importantes réserves qui permettent d’assurer la vie des adultes qui dure en moyenne 2 semaines pour les femelles et 3 pour les mâles. Le vol des adultes peut être puissant (jusqu’à 20m/s). Les mâles sont territoriaux et patrouillent lors d’intrusions en revenant toujours au même endroit. L’accouplement dure généralement plus de 1⁄2 h et permettra de féconder les 140 œufs contenus dans l’abdomen des femelles. Une fois fécondée, la femelle de Paysandisia archon dépose ses œufs dans les fibres du palmier près de la couronne ou à la base des rachis. Les œufs qui mesurent en moyenne 4,7 mm de long et 1,6 mm de large, ressemblent à des graines de cumin possédant de 6 à 8 côtes. Déposés de mi-juin à mi-octobre, les œufs fécondés sont roses alors que les non fécondés sont blancs. Ils mettront de 12 à 14 jours en moyenne à éclore. Les jeunes larves pénètrent rapidement dans les tissus du palmier, creusant des galeries, majoritairement longitudinales, de 20 à 30 cm de long en moyenne. Les larves sont lucifuges, endophages et parfois cannibales. Neuf stades larvaires et parfois moins, suivant les conditions sont nécessaires pour atteindre l’émergence du papillon. Les chenilles passent d’une longueur de 0.7 cm à 9 cm en un cycle qui peut durer en moyenne 10,5 mois lors d’une ponte d’été, et un cycle annuel à 18,5 mois lors d’une ponte d’automne et un cycle bisannuel. Tous les stades larvaires, et uniquement ceux-ci, peuvent passer soit l’hiver en léthargie soit une seconde saison dans le palmier (cycle bisannuel), sachant cependant que ni les œufs ni la chrysalide ne résistent à l’hiver.
Ses prédateurs naturels : Dans son pays d’origine le Paysandisia archon est très rare et ne nécessite pas de mesure de protection particulière. Il ne possède pas en Europe d’ennemis naturels spécialisés, même si pies, hérissons, chats et surtout fourmis effectuent quelques prélèvements.
Ses hôtes : C’est en premier lieu les Trachycarpus (palmier de Chine) et les Chamærops (palmier nain) qui sont le plus souvent les cibles visitées par le Paysandisia, offrant par la présence de fibres, un abri de choix pour les œufs. Sans traitement c’est la fin du sujet. Mais plus sournoisement les Phœnix, les Butias, Braheas et Washingtonias peuvent abriter des colonies extrêmement importantes de larves, et ne présenter que très peu de symptômes de l’attaque. Sur un gros phœnix par exemple le développement complet d’une larve peut se passer dans une seule palme et ne pas poser de problème sur l’hôte,mais sur un Trachycarpus, une première contamination peut le détruire en une seule année, les larves s’attaquant très rapidement au cœur du palmier peuvent détruire irrémédiablement le méristème.
Les symptômes : Les symptômes d’une attaque par P. archon sont en général très caractéristiques et assez faciles à diagnostiquer.
NB : La présence des différents symptômes listés ci-dessous n’est parfois pas simultanée, des palmiers peuvent n’avoir que des sciures et pas de symptômes foliaires, la présence de sciures fraîches (brun clair) est la signature la plus sûre de la présence de P. archon. Certains palmiers présentant des symptômes foliaires peuvent, également, ne pas montrer de symptômes ultérieurs, la larve ayant probablement disparu.
1- Présence de feuilles en émergence perforées en ligne, grignotées ou desséchées.
2- Nanification de la couronne, les limbes des feuilles émergentes s’ouvrent et s’étalent mais sans croissance des pétioles.
3- Présence de sciures brunes (déjections) en paquet et/ou en ruban sur les rachis (pétioles), sur le stipe (tronc) ou parfois sur les feuilles en émergence.
4- Déformation et croissance oblique du stipe.
5- Présence d’exuvies de chrysalides sur le stipe ou à terre autour du palmier.
6- Présence de galeries lors d’une coupe transversale du stipe.
7- Bruit, audible facilement dans le tronc, à l’automne et au printemps, caractéristique des larves qui en s’alimentant sectionnent les fibres internes du palmier.
Les méthodes de lutte autorisées :
1- Contrôle mécanique (ensachage, glu).
Il existe une glu, crée par JB Peltier à l’INRA de Montpellier, qui devrait bientôt être commercialisée (certainement au printemps 2010) et qui peut être très utile en préventif.
2- Lutte chimique (insecticides et répulsifs).
Pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) d’un insecticide contre le Paysandisia archon.
3- Lutte biologique (champignons).
Beauveria bassiana : La difficulté est de se le procurer : un seul producteur de cette souche de champignon et normalement, il est réservé seulement aux professionnels.
Comment faire ?
NB : N’importe quel insecticide peut permettre de supprimer le papillon à l’état larvaire. Il suffit de renouveler les applications tous les 3 jours au début du traitement (pendant 15 jours) puis de recommencer le traitement toute les 15 jours pendant la haute saison (juin/sept). Il est bien sûr obligatoire dans ce cas de supprimer toutes les inflorescences au cours de ce traitement. Le traitement peut se préparer dans des bouteilles plastique de 1.5 litres. Ne pas dépasser la dose maximum prescrite pour ne pas brûler le cœur. Il vaut mieux rajouter au mélange une cuillère à café de fongicide pour éviter la pourriture du cœur. La composition est à faire pénétrer délicatement entre les palmes centrales qui sont en train de sortir du cœur. Il faut écarter ces feuilles centrales, et les remuer pour bien faire couler le produit directement vers le centre du palmier. S’arrêter dès la saturation (quand cela commence à couler sur l’extérieur).
L’heure est grave !
Il ne faut pas rester isolé contre cette invasion, sinon nous allons vers une disparition totale du Palmier, l’année 2009 a été désastreuse concernant le papillon dans le Gard et l’Hérault. La lutte doit intégrer tous les propriétaires de palmiers, du quartier, du village et des villes. Il faut faire régulièrement l’inspection des grands palmiers que vous connaissez, mais attention autour d’un premier palmier détecté d’autres palmiers infestés encore non détectables peuvent se trouver contaminés. L’année 2010 risque d’être catastrophique. Ce n’est pas en protégeant et en traitant seulement ses propres palmiers que l’on échappera à la contamination et que l’on évitera l’extension des dégâts. Le papillon reviendra toujours chez vous depuis le voisin. La destruction est, bien sûr, nécessaire quand l’état du palmier ne permet pas d’espérer un rétablissement, il faut dans ce cas prévenir le FREDON, et/ou les services municipaux. Les déchetteries sont quelques fois des vecteurs de propagation, il suffit d’informer les personnes responsables du lieu pour qu’elles puissent inspecter les apports de palmes coupées.
De plus ce papillon va malheureusement préparer ainsi le lit du Charançon rouge (Rhynchoforus ferrugineus) un autre ravageur qui a déjà largement attaqué la côte d’azur.
Contacts : Association «Fous de Palmiers» (loi 1901) BP 600 – 83411 Hyères-les-Palmiers Cedex
Site Internet : http://www.fousdepalmiers.fr
e-mail : Sauver.les.Palmiers@Gmail.com