Cette vidéo est intéressante mais est sans surprise quant aux résultats obtenus.
Pourquoi ? Parce qu’elle se cantonne à démontrer une évidence, à savoir que la perméabilité d’un matériau quel qu’il soit, même non végétal d’ailleurs, dépend de sa densité, de sa structure, de son épaisseur, de son imperméabilité de surface et de la rémanence de cette imperméabilité (résistance à l’imprégnation). Aussi de sa capacité d’absorption, de son degré d’humidification au moment de l’expérience, de son compactage etc.
On voit très bien que l’expérience renouvelée sur un même matériau qui a été au préalable imbibé donne une résultat bien différent.
Il aurait été intéressant de montrer dans quelle mesure l’eau absorbée par le paillage peut être bénéfique pour les cultures (isolant au chaud, lutte contre l’assèchement de la terre, évitement du compactage de la terre sous l’effet des pluies, arrosage, piétinement, ruissellement…)
Aussi dans quelle mesure il y avait une restitution de l’eau dans un premier temps absorbée et retenue… car hormis la surface, l’humidité est forcément restituée au moins partiellement à la terre (par contact, capillarité….)… rappelant que l’expérience est faite majoritairement avec un paillis de 15 cm d’épaisseur. Donc, oui il y a évaporation donc perte d’une partie de l’eau particulièrement en été, mais pas de son intégralité je pense.
Et soyons clair, son expérience porte sur un arrosage de 6l au m2 ce qui est dérisoire et bien moindre qu’un arrosage normal… sur un support sec qui plus est, il y a donc peu de restitution.
Cela démontre, en dehors de toute considération de paillis d’ailleurs, qu’il est toujours préférable d’arroser copieusement de manière plus espacé dans le temps qu’un peu chaque jour. Parce que dans ce dernier cas, le système racinaire a beaucoup plus de mal à s’imprégner.
Selon mon expérience, le goutte à goutte doit être très maîtrisé et l’écueil à éviter est de croire que quelques gouttes par jour suffisent. L’intérêt du goutte à goutte est de cibler très précisément les surfaces à arroser (principalement la motte, le système racinaire) et d’éviter l’arrosage de la terre nue.
Mais, pour être efficace, surtout dans le Sud, le débit journalier doit être maitrisé et adapté à chaque plan. Exit l’échauffement des racines en plein soleil par l’apport d’un dé à coudre d’eau…
S’agissant du compostage, il n’est pas à proprement parlé un paillis même s’il peut être utilisé aussi à cet effet.
Mais par essence, il restituera beaucoup moins d’eau car plus absorbant et dense.
On retrouve d’ailleurs le même phénomène avec le Brf qui forme une couche compacte très dense qui a tendance à s’assécher par temps sec, qui s’imprègne moins facilement que le sable au départ mais qui forme une couche protectrice très efficace une fois imbibée (sans parler ici de ses qualités nutritionnelles et d’amendement sur le long terme)
Le paillis minéral tire son épingle du jour tant sur sa perméabilité à l’eau, que sur sa protection contre le chaud et la barrière qu’il constitue contre la levée des adventices.
Cela vaut pour l’ardoise, la pouzzolane, deux matériaux que j’ai personnellement testés. Graviers et galets aussi mais dans une moindre mesure car ils sont moins efficaces contre la levée des (petites et fluettes) mauvaises herbes.
La vidéo m’a appris que peut-être, à défaut de laver l’eau, on pourrait laver la tonte de gazon car elle est beaucoup plus sale que la paille